Lors du dernier Gala national Chapeau, les filles! qui se tenait à Québec le 12 juin dernier, une Bellechassoise, madame Meggy Cloutier, s’est vu remettre le prix de 2 000 $ associé au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec pour le secteur de la formation professionnelle.
Le concours Chapeau, les filles! souligne la volonté et le travail des femmes inscrites à un programme de la formation professionnelle ou technique qui mène à l’exercice d’un métier traditionnellement masculin. 58 prix nationaux ont été remis à des filles qui étudient dans des secteurs non traditionnels.
Étudiante au diplôme d’études professionnelles en acériculture au Centre de formation agricole Saint-Anselme de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud, Meggy, fille de producteur laitier, travaille la ferme laitière paternelle de grande envergure (250 vaches laitières) à Saint-Henri.
Comme la ferme familiale est de grande envergure, elle doit faire sa place dans un monde d’hommes. Et elle est entourée d’hommes. Chacun d’eux a son opinion sur la façon dont les travaux dans l’érablière devraient être faits, mais Meggy est celle qui aura eu le plus d’informations techniques par le biais de sa formation. Elle doit donc convaincre des hommes qui possèdent un savoir acquis par la pratique par son nouveau savoir acquis par la formation. Grand défi pour une jeune femme. Mais elle le fait bien. Elle a les mots pour amener les changements nécessaires de façon graduelle. Une femme forte dans un métier d’hommes.
Pour Meggy, abattre un arbre, fait désormais partie des tâches qu’elle devra effectuer dans le cadre de son travail. Depuis qu’elle a réussi haut la main cette épreuve imposée dans l’un de ses cours, elle rêve d’aménager sa propre érablière pour en tirer un sirop exquis. Par ici la débroussailleuse et le VTT!
« J’ai toujours apprécié le temps des sucres. Pour moi, c’est une période rassembleuse », dit cette fille rieuse. En attendant d’acquérir son érablière, Meggy se fait la main dans celle de ses parents. Du débroussaillage à la transformation du sirop, elle apporte sa touche, à l’affût de la qualité et du rendement. Elle songe à des produits dérivés et à des cours de comptabilité.
Sylvain Beaulieu, enseignant
Centre de formation agricole Saint-Anselme